Vivre de sa plume, c’est un projet difficile, et cela ne date pas d’hier… Quelques rares élus rencontrent le succès et parviennent à gagner leur vie grâce à leur art. Cela consistait autrefois à entrer sous la protection d’un mécène puissant, comme Charles IX pour Ronsard ou Louis XIV pour Molière ; à l’ère moderne il faut compter sur un succès populaire et commercial, comme au XIXe siècle celui d’Eugène Sue avec Les Mystères de Paris, ou plus récemment de J.K. Rowling avec Harry Potter. Mais la plupart des écrivains ne peuvent pas ou ne veulent pas vivre de leur œuvre. Pour subsister, ils exercent donc un métier. Il y a ceux, nombreux, qui enseignent, comme Mallarmé Marcel Pagnol (profs d’anglais), et ceux, plus nombreux encore, dont l’activité est en rapport avec le monde des lettres : journalistes (Maupassant, Colette, Camus), critiques (Sainte-Beuve en littérature, Baudelaire ou Zola en art), traducteurs (Nerval, Proust), imprimeurs (Balzac), éditeurs (Soupault)… Mais examinons aujourd’hui le parcours de ceux dont le métier n’a rien à voir avec l’écriture. Les trajectoires de certains ont de quoi surprendre !